Dans ce nouvel épisode, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Aurelien REITER, chargé de projets « modèles émergents de l’économie numérique » au sein de la Direction Générale des Entreprises.
Au cours de cette conversation qui s’est déroulée pendant la douzième édition de la Paris Games Week, Aurélien nous a dévoilé le fonctionnement d’une administration centrale et, en particulier, le processus d’adoption d’une mesure spécifique à l’écosystème esportif.
Ainsi, il nous a détaillé l’ensemble des étapes qui ont conduit à l’adoption du passeport talent en cette année 2023, insistant sur l’importance de la proximité entre les administrations publiques et les acteurs esportifs.
Nous avons également échangé sur les travaux qu’il a réalisé pour faciliter un possible alignement du taux de TVA de la billetterie des évènements esportifs sur celui des évènements sportifs, insistant alors sur le rôle prépondérant de Denis Masséglia.
Enfin, nous avons évoqué sa vision de l’esport pour les années à venir et notamment les projets restants à mener en matière de fiscalité et de visas dans le cadre de la Stratégie Esport 2020-2025.
Je tiens à remercier chaleureusement Aurélien pour le temps qu’il nous a accordé ainsi que pour cet échange absolument passionnant.
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Retranscription de l’épisode :
Julien LOMBARD : Alors aujourd’hui, sur le podcast Droit à l’eSport, on reçoit Aurélien Reiter qui est chargé de projet au sein du service de l’économie numérique à la Direction générale des entreprises, qui est-elle même rattachée au ministère de l’économie, des finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Et donc on a la chance de recevoir Aurélien, qui a passé la semaine à la PGW la semaine dernière puisque l’épisode est enregistré quelques jours avant. Et donc il va pouvoir nous parler un petit peu de son parcours et de ce qu’il fait et ce qu’il a envie de faire pour l’écosystème de l’esport. Merci Aurélien,
Aurélien REITER : Merci beaucoup. Merci pour l’accueil et très content d’être d’être participé à ce podcast parce que je trouve ça important aussi de parler de ce qu’on fait dans mon propre, dans mon propre travail. Donc on n’en parle pas souvent assez. Donc je suis très content d’être là.
Julien LOMBARD : Parfait. C’était le but. C’est vrai que c’est le but d’essayer de parler de avec différents acteurs de l’écosystème et là d’avoir la chance d’avoir un institutionnel avec nous. Ça va nous permettre de comprendre un petit peu comment les choses se passent derrière, derrière la scène. Mais avant ça, juste toi, ton histoire personnelle, comment tu es rentré dans le dans le monde de l’esport, Qu’est ce qui t’a ? Qu’est ce qui t’a plu ?
Aurélien REITER : Alors moi, je suis rentré. J’ai toujours été. J’ai 31 ans, donc je suis peut-être la deuxième ou première génération, un peu de l’esport des années 90. Moi j’ai j’avais des frères un petit peu plus grands, des frères et demi-frères, un petit peu plus grands. Donc mes premières rentrées dans l’esport, on va dire, c’était plus avec mes frères à jouer à Warcraft 3, Unreal Tournament, jouer à Counter-Strike Source et 1.6 à l’époque. C’est un peu mes grands premiers souvenirs du sport. Après, j’ai toujours été, j’ai toujours été passionné par l’histoire et le jeu vidéo même. Par exemple mon TPE en 2007 2008, le sujet c’était : en quoi les jeux en ligne modifient-t-ils les rapports sociaux? Ça a été un véritable échec ce TPE parce qu’il n’y avait pas trop de pour faire faire un travail sociologique à ce niveau quand tu as 16-17 ans, c’est un peu compliqué. C’était un peu un échec mais j’ai toujours été un petit peu dans dans l’esport sans y être vraiment. Donc mes premiers souvenirs, c’était avec mes frères, etc. Après, j’ai aussi un souvenir que j’ai vu une compétition pas sur place, mais à la télé ou sur internet : des filles de SK Gaming en 2004 sur Counter-Strike Source et je me rappelle que ça m’avait impressionné de par le niveau et le professionnalisme.
Aurélien REITER : Voilà, et aussi, à titre plus personnel, j’ai aussi joué de manière compétitive à Call of Duty 4. Moi je suis très FPS, j’ai connu, j’ai vraiment, j’ai vraiment accroché l’esport entre guillemets sur Unreal Tournament 2004 et après j’ai joué beaucoup à Call of Duty 4 et Call of Duty Modern Warfare 2 ou 1 je sais plus. Et là j’avais des compétitions tous les trois fois par semaine. J’avais même des compétitions sur Electronic Sport League. À l’époque, j’étais même sélectionneur de l’équipe de Lorraine parce qu’ils avaient fait une compétition nationale entre régions. Et bon, cette compétition ne s’est pas maintenue, je ne sais pas pourquoi, je devrais demander aux gens d’ESL. Mais à l’époque, j’avais des matchs, je n’étais pas, je gagnais rien, mais j’avais des matchs trois fois par semaine. Mais quand tu es adolescent, lycéen, c’est très compliqué de jouer parce que tu ne peux pas dire à ta mère non, je peux pas venir manger parce que j’ai un match de Call of Duty ce soir. Donc des fois, des fois j’allais, des fois j’arrivais, j’arrivais à jouer, j’arrivais à, à pouvoir faire des matchs.
Julien LOMBARD : Peut-être qu’aujourd’hui, on peut le dire un peu plus.
Aurélien REITER : Aujourd’hui, c’est un peu plus facile, ma mère, elle ne me dit rien, j’ai 31 ans, normalement elle m’embête plus pour manger, donc j’y vais.
Julien LOMBARD : Même aujourd’hui, un jeune qui a 17-18 ans, a peut-être plus de facilité à dire à ses parents maintenant.
Aurélien REITER : Ouais, ça oui, Aujourd’hui c’est un peu plus rentré dans l’esprit des gens, alors qu’avant c’était quand même un petit peu compliqué.
Julien LOMBARD : Il y a 10-15 ans, c’est plus compliqué.
Aurélien REITER : Il y a toujours la crainte aussi d’internet, etc. Alors que donc voilà.
Julien LOMBARD : Et tu joues encore un peu aujourd’hui ou pas ?
Aurélien REITER : Aujourd’hui, j’ai encore un peu. En fait, moi j’ai la grosse période où je jouais beaucoup entre entre 2000 jusqu’à 2012 à Call of Duty, Unreal, Counter-Strike, etc. Après, j’ai eu une période où, je regrette un peu aujourd’hui, une grosse période on va dire entre 2013 et 2018-2019 où j’étais en étude et après j’ai eu mon premier boulot avant, avant la direction générale des entreprises où où j’ai, je suis totalement passé à côté de tout ce qu’est League of Legends, Twitch. Je voyais mes des amis qui regardaient souvent des compétitions en ligne Hearthstone, Hearthstone ou League of Legends. Et j’étais totalement dépassé par ça parce que j’étais plus du tout dans le plus du tout dans le truc. Mais aujourd’hui, je joue encore beaucoup à Call of Duty, encore les nouveaux, à FIFA avec des copains, toujours des FPS ou beaucoup à Overwatch, etc. Mais j’essaye aussi de suivre à titre personnel mais aussi à titre professionnel toutes les compétitions sur League of Legends. Je connais. Je ne comprends pas tout à League of Legends, mais j’essaie de tout suivre les compétitions. J’essaye aussi de participer aux compétitions qui se passent en France le plus possible parce que c’est aussi là que tu rencontres les acteurs et que donc je joue encore un petit peu, mais pas pas comme avant, où j’imaginais pas faire carrière mais c’était c’est un peu un rêve pour plein de jeunes, que tu joues à des jeux vidéo de se dire je peux peut être, je suis peut-être en faire un métier, etc.
Julien LOMBARD : Et toi, justement, tu en as fait un métier ? En partie quand même.
Aurélien REITER : Oui, mais bon, je suis plus dans le côté je suis moins derrière la manette, je suis plus côté on va dire administratif.
Julien LOMBARD : Aujourd’hui, t’es chargé de projet donc au sein du service de l’économie numérique à la DGE. Donc à quoi ça correspond déjà ? Peut-être la DGE. Ensuite ce service là et après toi, ton poste en particulier.
Aurélien REITER : Alors, ouais, la DGE, c’est une direction du ministère des Finances, de l’économie et des finances, comme la direction du budget ou la direction des finances publiques. Ce n’est pas la direction préférée des Français, mais mais en tout cas, la DGE c’est on a un travail, un petit peu de prospective, analyse économique, c’est un peu notre travail au quotidien. Moi, je suis au service de l’économie numérique, mais aussi les services de l’industrie, le service du tourisme et du commerce. En fait, on est dans, notre objectif c’est un peu de développer économiquement des secteurs entre guillemets. On essaye de voir via peut être des appels à projets. Il y a des appels à projets qui sont créés chez nous. C’est souvent, nous qui faisons le cahier des charges via, on aide via la BPI ou le CNC ou des choses comme ça. Aussi, on essaye, on est aussi en première ligne entre guillemets avec les acteurs parce que c’est souvent nous qui sommes en relation presque directe avec les acteurs.
Julien LOMBARD : Et justement t’es en relation directe avec les acteurs dans l’analyse que vous avez ensuite à faire pour le transmettre à la BPI ou au CNC ?
Aurélien REITER : À la BPI, ou tout simplement des fois aux cabinets ministériels. Les cabinets ministériels dès fois ils nous demandent est ce qu’on ne pourrait pas faire ça ? Ou des fois nous, on leur dit aussi à l’inverse on pourrait faire ça, ça pourrait être intéressant pour pour l’esport ou d’autres secteurs. Moi, par exemple, oui, vas-y.
Julien LOMBARD : Non, non, justement, c’est là où c’est intéressant pour montrer le lien qu’il y a entre la DGE et les cabinets ministériels qui ensuite vont prendre des décisions. Donc, ce lien là, c’est que vous êtes en fait un support.
Aurélien REITER : C’est un peu ça, ouais. On est un peu, on va dire, on est un peu des, j’aime pas utiliser ce mot là, mais on est un peu des consultants publics au sein même de l’administration. On vraiment, on est vraiment là pour analyser, expertiser certaines choses, pour voir aussi quelle est la plus-value pour l’économie française, etc. Donc on est vraiment là pour essayer de développer, aider les entreprises à se développer, que ce soit des petites, des startups parce que, à la DGE, on a aussi, la French Tech est rattachée à nous, rattaché au ministère de l’Economie, comme des très grandes. Moi aussi, dans le cadre du travail, je pourrais le réexpliquer mais moi je fais mon gros du travail, c’est du esport, mais je fais aussi des technologies immersives, donc j’ai aucun problème à parler à des petites, des très petites boites comme j’ai pu parler à du Safran à du Thalès, à du Dassault. Donc on parle vraiment à tout le monde. C’est ça qui est intéressant dans ce boulot, c’est qu’on parle vraiment à tout le monde et on a aussi l’avantage d’avoir, vu qu’on est agent public, on a un devoir de neutralité donc, donc on peut parler à tout le monde et on explique aussi. On a un devoir de, de confidentialité, donc on a aucun problème à parler à tout le monde pour essayer de savoir aussi ce qu’il faut faire. Parce que des fois il y a des petits acteurs qui ne viennent pas nous parler parce qu’ils nous connaissent pas, parce que c’est vrai que des fois il faut un peu avoir une fibre politique, administrative, ce qui est un peu le cas dans des secteurs un petit peu émergents comme les technologies immersives.
Aurélien REITER : Ils ont pas forcément l’habitude trop de nous parler, mais nous aussi on va les voir, on leur dit : qu’est-ce que vous avez besoin ? Qu’est-ce qui vous bloque législativement, juridiquement, économiquement ? Et on voit ce qu’on peut faire pour les aider. C’est un peu ça. Donc moi, à la DGE, je suis au service de l’économie numérique. L’économie numérique, on est plus, on fait beaucoup un travail de prospection, de prospection parce que c’est beaucoup de secteurs qui sont un petit peu nouveau. Moi, je suis dans l’équipe, je suis à la sous-direction des réseaux et des usages du numérique, au service de l’économie numérique. Donc dans mon équipe, il y a aussi l’intelligence artificielle, il y a les immersifs, le jeu vidéo. Ça, c’est dans mon équipe, le jeu vidéo. Immersif et jeu vidéo, c’est dans mon équipe. Mais on a aussi l’IA, l’intelligence artificielle, la 5G. On a aussi tout ce qui est économie numérique verte, c’est aussi dans mon équipe et dans l’autre côté du couloir entre guillemets aussi, au service économie numérique, on a aussi les gens du spatial, donc c’est vraiment on est vraiment dans des choses des fois un petit peu plus, très plus, beaucoup plus prospectif. Et aujourd’hui, il y a dans ces, ben L’IA, c’est peut-être un peu le meilleur exemple, il y a beaucoup de choses juridiques et législatives qui ne sont pas du tout adaptées et nous on essaie de faire en sorte de l’adapter pour que les entreprises françaises se développent et pas qu’elles soient bloquées, que leur innovation soit bloquée. C’est un peu ça aussi dans l’esport.
Julien LOMBARD : Ou qu’elles rencontrent aussi des risques juridiques.
Aurélien REITER : Ou qu’elles rencontrent des risques juridiques. C’est le cas par exemple, l’IA c’est un peu plus facile à comprendre, par exemple avec tout ce qui est droit de la propriété intellectuelle, il y a beaucoup de choses et nous on essaye aussi d’analyser ça, de voir où sont les blocages, etc. Donc, mais l’esport il y a eu aussi des cas comme ça, beaucoup. Et après, par exemple sur l’équipe jeu vidéo, il y a ma collègue Marie-Pierre qui gère aussi tout ce qui est crédit d’impôt, jeux vidéo, etc. Donc le jeu vidéo, c’est bien ancré, c’est bien, c’est assez facile, il y a moins de problèmes juridiques, c’est plus des choses plus économiques, mais le jeu vidéo, c’est 30 ans en France. Donc voilà. Donc voilà.
Julien LOMBARD : Et donc toi, à cet égard-là, donc, donc chargé de projets, c’est sur des projets spécifiques qui te sont donnés ou que tu prends, toi, parce que c’est des sujets qui t’intéressent, et à ce moment-là, tu tu vas porter ce projet-là. Comment, Comment ça, comment ça fonctionne ?
Aurélien REITER : C’est un peu ça. En fait, à la Direction générale des entreprises, depuis quelques années, ils travaillent en mode projet. Donc, en fait, on a des, soit c’est identifié politiquement, soit des fois on peut remonter un projet qui nous disent à la hiérarchie nous dit Ok, on part là-dessus. C’est ce qu’il y a eu avec l’esport cette année, plusieurs fois, mais donc en fait on a des pros, on a on travaille sur des projets, donc c’est souvent 6 à 18 mois, ça peut être plus long parce qu’il y a des projets, c’est beaucoup plus long. Ils disent qu’on est en mode projet, mais on fait quand même beaucoup de sectorielles aussi parce que c’est important aussi pour le secteur, parce qu’on est un peu aussi l’intermédiaire entre le politique, l’administratif, le secteur et l’économie, etc.
Julien LOMBARD : C’est à dire que les projets que tu vas sélectionner, c’est forcément aussi en lien avec les attentes du secteur.
Aurélien REITER : C’est souvent en lien avec les acteurs du secteur, mais des fois il y a des choses qui redescendent au niveau ministériel ou des fois le ministère, il nous dit pourquoi on n’irait pas, pourquoi on ne réfléchirait pas, je donne un exemple, l’investissement public dans l’esport et nous après derrière ça devient, on l’analyse, ça devient plus ou moins un projet pendant quelques mois. On va voir aussi les autres investisseurs publics, la BPI, CNC, etc. Pour essayer de savoir qu’est-ce qu’on peut faire. Donc voilà. Donc des fois c’est un peu des temps longs, c’est un peu ça comme ça, mais on fait quand même beaucoup de sectoriels quand même au final. Donc donc voilà.
Julien LOMBARD : Ok et donc justement, donc ça, sur ces temps longs, c’est ça, un petit peu un des un des sujets qu’on imagine souvent dans l’administration française de manière générale, dans l’administration même internationale aussi. Comment ? Comment ça ? Quels sont les exemples que tu peux donner sur les différents projets sur lesquels tu as pu travailler ces dernières années et qui ont avancé ou pas, ou comment ça a pu fonctionner ? Voilà à la fois avec cette casquette-là qui est une casquette à la fois institutionnelle aussi de passionné parce que tu expliquais aussi au début que justement l’esport t’intéressait dès le plus jeune âge et que c’est quelque chose qui te plaisait. Voilà quelles ont été ces expériences-là dans ton travail et jusqu’où, jusqu’à quels résultats ont pu être obtenus ?
Aurélien REITER : Alors déjà, juste pour la passion, c’est toujours un peu, moi la passion, je la mets toujours de côté au travail parce qu’en plus on est dans l’administration d’état, administration générale, donc il y a un devoir de neutralité. Et la passion, des fois ça peut biaiser ton travail donc sur la passion, je n’ai pas de je n’ai pas d’états d’âme, donc je peux la mettre de côté. Mais sur le travail, par exemple, je disais il y avait des choses qui remontaient du secteure peux vous parler par exemple du passeport talent. Là, c’est une demande qui a été faite du secteur. Nous, on l’a appris, il a appris à la DGE et on pourra aussi rappeler de la stratégie nationale. C’est une stratégie interministérielle, mais on nous l’a appris, on l’a dit et ils nous ont dit ben allez-y, on travaille là-dessus. Sauf que c’est un temps long parce que déjà, le temps qu’on remonte avec les acteurs, que nous on l’expertise et on voit qu’est-ce qu’il faut faire exactement. Mais c’est aussi un temps long, parce que ça, ça ne nous concerne pas que nous, à la DGE. En fait, on s’est rendu compte qu’avec le passeport talent, notre force en interministériel, c’est à dire la direction, les sports et nous, ce n’était pas forcément suffisant parce que les visas, c’est une question qui se passe au ministère de l’Intérieur et aussi au ministère des Affaires étrangères et européennes et les Affaires étrangères.
Aurélien REITER : Donc, là, nous, on avait expertisé çà et là on a vu qu’on avait un point de blocage entre guillemets, qu’on ne pouvait pas aller plus loin administrativement. Et c’est là qu’on a contacté nos autres collègues au, à l’intérieur, au ministère des Affaires étrangères, où on leur a expliqué le problème. Donc des fois le temps est un peu plus long et après le temps qu’on l’expertise, le temps qu’on le mette en place parce que des fois il faut attendre aussi qu’il y a des des comités d’administration ou des lois qui passent ou des choses comme ça donc c’est pour ça que ça fait des fois un peu plus de temps. Mais derrière il y a quand même un travail, toujours d’expertise, toujours. C’est toujours bien bien cadré quoi. Mais c’est vrai que le temps long c’est juste.
Julien LOMBARD : Mais donc c’est intéressant, dans les différents temps que tu as donné comme exemple avec le passeport talent, on a eu le premier temps qui était une attente du secteur, le deuxième temps qui a été la prise en charge de cette attente-là par vos équipes pour pouvoir l’analyser. Cette analyse-là, elle a été faite par vous-même, vous rapprocher du secteur parce que forcément, vous allez avoir au début un ou deux acteurs qui vont venir en disant Bah oui, ça nous intéresse donc, ça, c’est la remontée. Ensuite, vous qui allez dire Ok, on va vérifier auprès des autres acteurs du secteur si c’est en effet un point important. Donc, ça, c’est le deuxième temps et c’est votre propre analyse. Le troisième temps, c’est de faire, d’essayer d’appliquer l’attente du secteur, votre analyse sur la réalité de la législation en cours et donc d’analyser un peu les problématiques. Le quatrième temps, ça, c’était le temps un peu exceptionnel compte tenu de ce sujet-là en particulier, qui a été de dire mais nous-mêmes on peut pas le sortir tout seul, donc on a besoin des autres directions. Donc là ça va être la même chose, c’est à dire que vous allez les rencontrer, remettre vos analyses, eux-mêmes vont devoir faire leurs propres analyses, j’imagine, par rapport à leurs propres problématiques internes : ministère de l’intérieur, ministère des Affaires étrangères et européennes, etc. Et ensuite, on arrive sur le sixième ou septième temps où il faut arriver à déterminer quel va être le canal utilisé pour faire évoluer la loi. Donc on est, et c’est là où on a une palette qui est importante, tu peux, tu peux en parler.
Aurélien REITER : Par exemple pour le passeport talent, nous on réfléchissait au fait que soit on le passait dans une loi, soit on le mettait dans un code, le code des sports ou je ne sais pas, je suis pas un grand spécialiste en droit, ou soit une circulaire. Et en fait, on a réfléchi, on a dit la circulaire, c’est peut être le véhicule le plus simple, le véhicule législatif le plus simple et le plus rapide. Les acteurs, ils l’attendent depuis longtemps et on l’a mis dans la circulaire. Après, c’est pas fermé ou interdit de le mettre dans une loi qui arrive. La loi il va avoir la loi immigration qui devrait passer bientôt, c’est pas impossible que le ministre ou même un député via un amendement le mette, ça c’est pas fermé. Nous, on a, on avait expertisé, on s’est dit l’ancrer dans la loi, c’est bien, mais en termes de temps, il fallait trouver un véhicule et on s’est dit la circulaire, c’est mieux et ça précise. Et au moins aussi la circulaire aussi, on a une communication qui est un petit peu différente par rapport aux ambassades, c’est qu’en plus on leur envoie à tous et donc c’est un peu plus, en communication, c’est un plus simple.
Julien LOMBARD : D’accord donc ça, c’est le temps d’après. Donc là il y a eu la décision qui a été prise, donc c’est là où, pour le coup, on parle d’intérêt ministériel, là, c’est important, parce que finalement, là, on parle de quatre ministères qui sont qui ont été intégrés dedans. C’est même plus seulement la direction des sports et le ministère des Sports et la DGE, avec le ministère des Finances, c’est vraiment. Donc, les quatre se réunissent, se disent ok, on passe par la circulaire, Ensuite il y a la rédaction de la circulaire, là, c’est, qui s’en charge ?
Aurélien REITER : Je t’avoue que la rédaction, c’est un peu moi. Je l’ai faite, j’ai commencé à faire une rédaction et après je l’ai transmis aux autres ministères, après au ministère des Sports, ça on pourra revenir dessus. Mais vu que c’est l’esport, c’est interministériel, vraiment sport et économie, je communique tout à chaque fois parce qu’on travaille ensemble. Mais lui, il était d’accord, on était partant là-dessus et après derrière je l’envoie, la circulaire, c’est vérifié par des services vraiment spécialisés là-dedans, des services spécialisés en législatifs, des choses comme ça. Je sais que moi, ma circulaire, elle a été relue par par ma hiérarchie et après elle a été relue aussi par au niveau du ministère des Affaires étrangères aussi au ministère de l’intérieur qui ont eux ont précisé etc. Moi je l’ai rédigé en. Il y a des exemples assez faciles sur Internet où même on a des exemples internes, où on a déjà fait des circulaires internes qu’on se passe entre collègues. Je l’ai rédigé comme ça et après je sais que ça a été amendé un petit peu par d’autres ministères, c’est ça.
Julien LOMBARD : Donc, on est sur cette rédaction. Donc là, ça y est, elle est rédigée, elle est validée par les autres ministères, ensuite elle doit être signée.
Aurélien REITER : Et après il y a le temps où ça va sur Légifrance, etc. Et ça va encore… Parce que moi, quand je l’ai dit aux acteurs, c’était, je sais pas fin mars début avril et le temps que ce soit publié sur Légifrance, il y a encore un autre service, je ne sais pas lequel, ça a mis encore un mois et demi, mais le truc était bien, était concret, était signé, etc. Nous on l’avait mais ce n’était pas encore publié pour les acteurs donc. Donc il y a encore le temps là que tu rajoutes, mais souvent aussi un temps que, tu l’as dit, mais il y a aussi un temps où souvent on essaie de remonter aussi aux acteurs, descendre aux acteurs en leur disant on a ça comme proposition à vous faire, est ce que ça peut vous convenir ? Ça, il y a aussi le temps, là, et aussi le temps-là, c’est un temps que je sais par le passé n’a pas forcément été trop fait en esport je crois. Sur le contrat.
Julien LOMBARD : Contrat esportif, c’est exactement.
Aurélien REITER : Sur le contrat esportif ça c’est l’exemple par rapport à la DGE. Je n’étais pas encore à la DGE, mais paraît qu’il n’y avait pas eu forcément la redescente aux acteurs. Et aujourd’hui, ce contrat, il n’est pas forcément très adapté, très demandé donc. Donc voilà, moi j’essaie toujours de faire aussi, de redescendre aux acteurs en leur disant est ce que ça vous va ? Est-ce que ça vaut pas ? Est-ce que c’est bien coté ? Pas bien côté ? Donc voilà, c’est ce que, pour le passeport talent, si je ne me trompe pas, on avait le truc, on avait bien identifié les joueurs, mais on s’est dit, on a peut-être aussi oublié les coachs parce que les coachs, ils font partie de l’équipe et ça, on sait que c’est via des discussions qu’on a eu avec les acteurs, avec d’autres ministères, ils ont dit : mais pourquoi vous, vous ne mettez pas aussi les coachs? Et là c’est pour ça qu’on a aussi rajouté les coachs dans le passeport talent, qu’on n’avait pas forcément oublié, mais ça allait de soi, on pense toujours aux joueurs. Mais non mais des fois la loi, faut être précis, ça je vous apprends rien à vous. Mais donc on s’est dit on va aussi mettre les coachs parce qu’ils sont aussi concernés
Julien LOMBARD : Comme quoi ça peut jouer à pas grand-chose finalement. Il aurait fallu de ne pas redescendre cette circulaire etc et de ne pas mettre les
Aurélien REITER : coachs et l’ambassade ils disent : il n’y a pas les coachs, le coach n’y va pas.
Julien LOMBARD : Donc c’est ça, c’est ça. Et on repart sur un autre process pour justement le réintégrer quoi. Ok, donc là on est arrivés sur la publication Légifrance. Est-ce que dans l’intervalle, cette circulaire, elle est déjà diffusée aux différentes entités, les ambassades, etc.
Aurélien REITER : Ouais, ça, normalement, c’est après il y a des il y a des canaux internes, communication interne, je sais que quand ça a été signé, ça a été envoyé à toutes les ambassades, tous les consulats et aussi à toutes les préfectures parce que le passeport talent est un lien avec la préfecture. Et ça, il était envoyé avec entre guillemets un peu en rouge. Il y a ça qui est sorti en fait, soyez attentif à ça si vous avez des joueurs esportifs, l’esport, c’est ça. Et si vous avez besoin, il y a des experts dans les dans le ministère des Sports, au ministère, qui peuvent qui peuvent vous aiguiller. C’est ce qui.
Julien LOMBARD : Ça permet toujours d’avoir des interactions avec, encore une fois, les ambassades ou les préfectures pour justement qu’ils s’assurent d’avoir bien compris la circulaire, etc. Il y a une notice généralement aussi, c’est pas une notice qui est adressée aux ambassades ?
Aurélien REITER : Si, il y a une notice aussi. S’il y a un truc aussi. Ça je l’avais vu, mais là je pourrais pas te donner plus de précisions là-dessus. Mais en tout cas, nous on est.
Julien LOMBARD : Souvent, enfin, j’ai le souvenir de voir des circulaires avec une sorte de notice explicative entre guillemets qui est attachée pour pour permettre d’ailleurs ce qu’on a même nous, lorsqu’on reçoit parfois des documents Cerfa du gouvernement ou de l’administration et généralement il y a des notices. C’est pareil pour les services quoi.
Aurélien REITER : Mais en tout cas, nous on est toujours en expertise derrière nous. Il n’y aurait aucun problème qu’une ambassade ou une préfecture nous envoie en nous disant est ce que, est ce que le joueur là où est ce qu’il est ? Après aujourd’hui, ça a l’air d’aller mieux en terme d’esport, donc ça a l’air d’aller aussi à une meilleure compréhension dans les ambassades, etc où on n’a plus forcément besoin. Mais je pense que c’est dû au travail qui est mené depuis des années via la DGE ou au ministère des sports d’évangélisation un petit peu dans le je comprends, dans les ministères, dans les ou dans les consulats ou d’autres administrations.
Julien LOMBARD : Après c’est pas fini en plus pour vous. C’est à dire que, encore une fois, vous assurer le service après-vente. Tout à fait. Et donc et donc de pouvoir répondre aux attentes. Mais les attentes des deux côtés, c’est à dire les attentes des ambassades qui viennent vous voir pour vous dire bah juste ça, est ce que vous pouvez nous confirmer, etc. Mais aussi sans doute et c’est, fin là je te pose la question, c’est que tu as parfois aussi des acteurs qui ont contacté l’ambassade pour que les choses fonctionnent et puis il y a un blocage pour une raison ou pour une autre, et là ils peuvent aussi prendre contact avec vous ?
Aurélien REITER : Ça c’est possible. Normalement avec le passeport talent, ça ne devrait plus poser de problème. Normalement, ça devrait plus poser de problème. Aujourd’hui, on n’a pas de remontées sur le passeport talent. Est ce qu’il y a eu des dépôts qui sont passés ? Donc on n’a pas de remontées, donc c’est très bien. Mais là aussi on est en novembre, c’est aussi la période de mercato peut-être on va en avoir d’ici quelques mois des des points de blocage ou des incompréhensions sur passeport talent. Moi je sais que je parle souvent avec des acteurs en leur demandant. J’ai deux ou trois acteurs identifiés où je vais essayer de les voir tous les mois en leur disant est ce que vous avez postulé au passeport talent ? Est-ce que vous avez des problèmes pour savoir s’il y a eu des problèmes et que je les identifie Après, je les remonte au ministère de l’Intérieur ou des choses comme ça. Après, il y a l’autre problème des visas courts. Ça, c’est encore un autre sujet, c’est encore une autre question.
Julien LOMBARD : C’est quoi la différence pour les auditeurs ?
Aurélien REITER : En fait, le passeport talent c’est pour rester plus de trois mois sur le territoire que tu n’es pas dans l’espace Schengen parce que l’espace Schengen, tu peux travailler dans n’importe quel pays pour les pays. Pour des pays qui ne sont pas dans l’espace Schengen, ils peuvent demander le passeport talent. Les visas courts, moi j’appelle ça visa court, c’est le temps d’une compétition en fait. Donc c’est des gens qui viennent deux trois semaines, le temps d’une compétition. Et souvent c’est des gens qui sont déjà venus en France, donc ils ont déjà eu, ils n’ont plus de visas touristiques ou des choses comme ça. Et après, souvent c’est aussi des pays où ils ont un peu plus de mal à avoir des visas la Turquie, le Pakistan, la Corée, la Russie mais aujourd’hui la Russie c’est plus, c’est plus trop d’actualité, aujourd’hui, c’est un peu fermé partout. Donc ça souvent les, souvent c’est plus les organisateurs de compétitions qui nous envoient des mails en nous disant ben on a tel problème avec ce joueur, qu’est-ce que vous pouvez faire ? Et nous, souvent c’est, on n’en a pas beaucoup, cette année, on en avait peut-être une dizaine. Là aujourd’hui, c’est un peu du bricolage, enfin un peu une rustine. Mais nous, on va voir directement le ministère des Affaires étrangères, on leur dit : on a telle problématique de visa, après, on essaie de bien identifier aussi les joueurs parce que si on ne fait pas, on ne fait pas venir tout le monde. Vu que nous on a l’expertise, on peut dire : lui, c’est quand même le champion du monde. Par exemple, sur des jeux de combat au Pakistan, ils ont les meilleurs joueurs du monde, mais ils ont des problèmes de visa. Donc, quand tu fais une compétition et que tu n’invites pas le Lionel Messi de Street Fighter ou de Tekken, c’est un peu c’est un peu embêtant. Donc, donc nous, on leur explique, on dit c’est tel joueur et on remonte et après eux, ils voient avec les ambassades. Il leur dit peut-être accélérer là là. Souvent, c’est surtout un temps de temps qui est trop long entre.
Julien LOMBARD : C’est ça la difficulté entre le moment de la, le moment où ils vont avoir le créneau pour entrer dans la compétition et le moment où il faut avoir le visa.
Aurélien REITER : Souvent il y a des compétitions, ça se passe d’une semaine à une autre dans un pays. Pour les jeux de combat, il y a des compétitions qui se passent en fin d’année. Ici, ça va parce qu’on est déjà un peu prévenu en avance. Mais c’est vrai que c’est un peu le gros problème des passeports, des passeports courts, des visas courts, c’est que tu as vraiment des fois des compétitions qui se passent la semaine avant au Moyen-Orient et la semaine après, c’est en France et là, c’est un peu compliqué d’avoir un visa très très court. Sauf que nous on essaye un peu d’accélérer en disant on travaille hyper bien avec les autres cabinets des autres, des autres ministères, en très bons termes, c’est super bien. Donc on leur explique et eux après ils contactent les ambassades, ils leur disent on a un point d’attention : il y a cette personne qui a demandé un visa pour une compétition esportive, vous voyez ce que vous pouvez faire. Après, il y a aussi le problème de, aujourd’hui dans certains pays, les visas sont sous traités via via des, via des entreprises privées de sous-traitance. Donc on essaye aussi de voir si des fois ils peuvent pas accélérer. Mais souvent d’abord on demande aux acteurs un peu leur leur numéro de dépôt de visa pour qu’après nous on l’envoie au ministère des affaires étrangères parce que je ne peux pas perdre non plus du temps avec le ministère des affaires étrangères.
Julien LOMBARD : Non, mais ça devient du cas par cas et c’est vraiment sur des situations.
Aurélien REITER : Par exemple, dans mon travail, comme je te dis, il y a un très long terme : stratégie esport 2020-2025 interministériel avec le ministère des Sports. Il y a du moyen terme avec les ateliers, mais il y a du très court terme et du très très court terme comme comme les visas par exemple. Je vais te donner d’autres exemples de court terme, mais ce n’est pas forcément du visa, mais des fois c’est des trucs vraiment dans la journée ou des choses qu’il faut régler. Donc voilà.
Julien LOMBARD : Non. Donc ok, donc le passeport talent c’est vraiment, je pense que c’était le meilleur exemple pour pour voir un petit peu l’évolution. Est-ce qu’il y a d’autres sujets justement qui sont sur du temps, du temps long ou et qui et qui sont en cours ou qui sont passés et qui montrent un petit peu qu’est-ce qu’a fait la DGE, comment elle a travaillé avec la direction des sports ? Voilà. Et sur.
Aurélien REITER : Alors, je peux vous donner par exemple la TVA à 5.5, mais parce que le ministre, il en a parlé à Paris Games Week, il y a encore un travail parlementaire qui doit être terminé via le Sénat. Mais la TVA, c’est le truc demandé par les acteurs depuis des années, c’est un truc que ma collègue qui me précédait avant et même qui lui précédait avant, elle était déjà au courant. En fait, la TVA, c’est un peu le même principe, mais c’est un peu plus… On va dire, il y a moins de ministères qui sont concernés pour le coup, le ministère des Sports, il est au courant, mais il sait que c’est plus ou moins une thématique de chez nous donc il nous la laisse, mais on lui remonte toujours tout. Mais la TVA, en fait, c’est une demande des acteurs. Nous on a, on a analysé aussi, analysé au niveau économique, au niveau fiscal, parce que c’est quand même une question fiscale, et via aussi les remontées des acteurs. On a vu que ce n’était pas non plus une perte entre guillemets fiscale qui était gigantesque, elle est estimée à, je crois… Je ne veux pas dire de bêtises donc je ne vais rien dire parce que je ne sais pas si c’est des chiffres internes ou non, mais normalement non. Mais c’était estimé à très peu. Et nous, en fait, derrière, chaque année, on le poussait, on le poussait, on le poussait, on le poussait. Sauf que ça bloquait parce qu’après c’est plus on va dire c’est plus politique, mais c’est normal parce qu’on est quand même dans un pays où on ne peut pas toucher comme ça à la fiscalité. Donc, mais aujourd’hui, aujourd’hui, cette année, il y a une dynamique, une volonté aussi, on va dire politique, voir peut-être même plus que le ministère des Finances. Je pense qu’il y a peut-être une volonté, peut-être même présidentielle là-dessus. En tout cas, nous, on a fait chaque année, on a fait un travail d’analyse et chaque année on faisait le travail d’analyse plus en plus précis. Les premières années, c’était juste oui, il faut harmoniser la TVA, etc. Et après aujourd’hui, on est à… On pourrait la chiffrer presque bien exactement.
Julien LOMBARD : Comment vous le chiffrer justement ? Parce que ça c’est intéressant. C’est à dire qu’on peut, on peut aussi parler de députés qui sont en lien avec vous et qui relancent : Denis Masseglia est l’exemple.
Aurélien REITER : C’est pour ça que je veux pas préempter le boulot de Denis Masseglia. En fait, je pense que, la TVA s’est aussi bien passée, Denis Masseglia l’a poussé chaque année. Je crois que c’était même poussé avant lui, donc c’est lui qui a poussé le dernier truc. C’est un peu lui qui était fer de lance là-dessus. Mais je pense que nous, le travail de la DGE, d’analyses, etc. On a, comme je le dis et je vais le dire assez souvent pendant ce podcast, mais on a évangélisé, on a évangélisé au niveau des ministères, on a évangélisé au niveau des administrations, les administrations fiscales et chaque année ils ont vu le truc, ils ont vu que c’était de plus en plus sérieux, de plus en plus et peut être au bout d’un moment, ils se sont dit ben ouais, peut être et après il y a volonté que ça, ça remonte et en même temps, ça redescend. Et après ? Denis Masseglia, l’a poussé et là ils se sont dit cette année, let’s go, on y va ! Donc voilà. Mais pour l’estimation, déjà on a l’estimation des acteurs qui nous les remontent, mais après nous on fait des estimations qu’on.
Julien LOMBARD : Internes.
Aurélien REITER : Internes entre guillemets. Oui, internes où nous on va voir les acteurs : on leur dit vous avez fait telle ou telle compétition cette année, Après c’est des chiffres pour le coup, là, les trucs, ce que les acteurs remontent et ce qui est dit par ministère, mais ce qu’on fait en interne, c’est très, plus confidentiel parce qu’il y a une question de budget des compétitions, etc que nous seuls savons. Mais que nous, on calcule et qu’après on remonte au ministère en disant : regardez, c’est tel montant de fiscalité, c’est un montant estimé parce qu’on n’a pas forcément, on n’a pas eu forcément tous les organisateurs, mais les gros les ont organisés, on leur a dit combien ça vous a coûté ? Ou ils nous disent : notre compétition a coûté ça et après on calcule parce que c’était 20 %, mais ils nous le disent, on arrive à le calculer assez justement, quoi.
Julien LOMBARD : Oui, c’est ça. C’est à dire que l’avantage de passer par vous et par la DGE pour les acteurs aussi, c’est que vous garantissez la confidentialité des informations qui vous sont données. Et vous-même, vous avez des informations confidentielles, de par les services du ministère des Finances et qui vous permet de recouper tout ça, de les vérifier et ensuite de pouvoir avoir cette cette analyse et cet impact encore une fois auprès des administrations, parce que ça c’est un des gros sujets, et après des échanges que vous allez avoir avec les députés et avec.
Aurélien REITER : Après, on parle aussi souvent avec les députés, mais par exemple, pour le travail qu’il a fait, c’est grâce à lui aujourd’hui que, beaucoup grâce à lui. Nous on est peut-être, on a peut-être, on était peut-être le marchepied d’évangélisation entre guillemets, mais c’est quand même lui.
Julien LOMBARD : C’est un travail d’équipe.
Aurélien REITER : C’est un travail d’équipe mais après on n’a pas forcément trop le lien avec les députés parce que nous on a aussi un, je sais pas si, de séparation des pouvoirs. Mais on sait un peu ce qui va être fait, on sait ce qui va être poussé. Et c’est un travail d’équipe qui n’est pas forcément direct entre guillemets, on se dit pas, on s’appelle pas en disant : faites ci, faites ça. Mais c’est un truc où il y a une dynamique.
Julien LOMBARD : Il y a des canaux, il y a des canaux officiels pour passer d’un côté et de l’autre, c’est des canaux.
Aurélien REITER : Après, on se parle, on se rend compte, mais je veux dire, c’est là, par exemple, je pense que la TVA, c’est vraiment un alignement des planètes. Cette année, il y a eu un alignement des planètes sur l’évangélisation, le dépôt de Denis Masseglia, les volontés un petit peu ministérielles et présidentielles sur l’esport ou le jeu vidéo qui font qu’aujourd’hui c’est c’est, il y a encore le travail au Sénat qui doit passer aujourd’hui, pas aujourd’hui mais c’est dans ces prochains, ces prochains jours. Mais franchement, je pense que c’est juste aussi des fois un alignement de planètes, des fois les politiques publiques, ça peut être un alignement de planètes.
Julien LOMBARD : Tout à fait, je suis d’accord.
Aurélien REITER : C’est pour ça que des fois le temps est aussi plus long parce que les planètes ne s’alignent pas tous les jours. Mais cette année, il y a eu quand même pas mal de choses en esport entre le passeport talent, on va dire en termes de politiques publiques, passeport talent, potentiellement la TVA on vous dit. Mais il y a aussi plein, plein d’autres petites choses aussi. Voilà, c’est les meilleurs exemples, les exemples les plus concrets.
Julien LOMBARD : Après, il y a des exemples moins visibles qui vont être l’organisation d’événements, de compétitions majeures sur lequel vous aussi vous avez, vous avez un impact qui existe.
Aurélien REITER : On a un impact. Déjà déjà, on a, on est souvent en contact avec les organisateurs ou les éditeurs. Donc déjà, même pour eux, on montre aussi une image de : on est proactif sur le sur, le sur l’esport, etc. Moi je suis en très bon contact avec Riot et Ubisoft. On discute souvent, Riot souvent me demande. Voilà, on a discuté, ils ont vu la TVA dans la presse, on en a discuté, je leur ai expliqué un peu le circuit parlementaire, etc. C’est vraiment à titre informatif. Mais avoir des bonnes relations aussi avec les éditeurs, ça aide. Après, on essaye aussi d’aider à accueillir des compétitions. Par exemple, c’est le président de la République qui a annoncé la BLAST. Je sais pas comment ça s’est passé, mais c’est plus peut être passé entre lui ou et d’autres à d’autres acteurs comme je crois que c’était Webedia. Mais je sais que nous par exemple, on a déjà, on essaye aussi de pousser à avoir des compétitions où on n’hésite pas aussi à faire des des lettres de soutien pour des grandes compétitions. C’est ce qu’on fait où on parle des fois directement, des fois les cabinets parle directement à des organisateurs. C’est déjà arrivé parce, sauf que ça, c’est hyper bien vu par les organisateurs. Et c’est normal moi je trouve d’avoir des relations comme ça avec les organisateurs ou les éditeurs, mais eux ils, c’est important aussi pour eux d’avoir un soutien public, politique là-dessus.
Julien LOMBARD : Mais le double je pense comme tu dis, c’est à dire que, encore une fois, sur le côté confidentiel des échanges pour assurer que, alors que c’est en cours de réflexion du côté de l’organisateur, etc que ça ne sort pas, ça fuit pas d’un coup et que ça les mette en difficulté d’un point de vue public, mais également après, d’un point de vue public aussi, qui est de pouvoir faire des annonces plus globales ensemble et que vous, vous puissiez les aider à pouvoir organiser cette compétition en France par la mise en relation avec, avec d’autres acteurs, des acteurs publics, que ce soit par rapport à des salles, que ce soit par rapport à des collectivités, par rapport éventuellement à des financements. En fait, ce que je pense, c’est ce que tu, ce que tu dis aujourd’hui, et je pense que c’est quelque chose qui est mal perçu par par le plus grand nombre, c’est qu’il y a un travail qui est vraiment aussi quotidien et qui est sur le développement de la filière, le développement des événements, le développement de l’attractivité de la France par rapport à ça. Même, en France aussi sans doute, vous avez des liens et là tu peux peut-être aussi un petit peu développer sur les collectivités territoriales qui vont peut-être aussi vous interroger comme tu dis, sur cette évangélisation de l’esport de manière générale. Et eux qui vont voir se créer dans leurs collectivités des associations, des événements, peut-être vous interroger et voir un peu comment ça se passe. C’est aussi ça fait aussi partie du quotidien ?
Aurélien REITER : Ça fait aussi partie du quotidien. Je voulais juste revenir sur l’organisation des compétitions. Je peux vous donner une anecdote un peu marrante, mais nous, on est vraiment jusqu’au service du dernier kilomètre entre guillemets, organisé à la DGE. Il y a eu, il y a eu une grande compétition cette année et je la cite pas, mais ils ont eu un problème de réception du trophée comme n’importe quel Français peut avoir quand ils commandent quelque chose et l’organisateur.
Julien LOMBARD : Le trophée en tant que tel c’est ça ?
Aurélien REITER : Le trophée. Le trophée qui. L’organisateur, il m’appelle, il me dit “oui Aurélien, on a un problème avec le trophée, il est bloqué à l’aéroport etc chez le livreur”. Donc moi en plus, moi je lui ai dit ok, je vais voir comment je peux t’aider parce que vraiment je vous dis vraiment jusqu’au dernier kilomètre et vu que nous on a le service des douanes, c’est un service d’économie, ministère de l’économie. Donc moi j’appelle le mec à l’aéroport, je lui dis il y aurait le trophée qui serait bloqué chez le livreur, en plus le mec à la douane hyper sympa, il était même au courant de cette compétition et il m’a dit ouais super et tout. Il m’a donné le numéro. Après, j’ai donné le numéro à l’organisateur. Le trophée il était là le soir. Je sais pas si c’était grâce à nous, mais des fois c’est vraiment un service jusqu’au millimètre. C’est facilitateur mais c’est pas forcément trop mon rôle, on va dire dans ma fiche de poste, mais c’est aussi, je pense que c’est bien vu quand même parce qu’après les organisateurs, ils sont contents aussi, parce que derrière ils se disent quand même, il y a quand même des gens dans les administrations ou dans les dans le public qui viennent nous aider.
Julien LOMBARD : C’est ça, je pense que c’est fondamental ça.
Aurélien REITER : C’est important, moi je trouve c’est important.
Julien LOMBARD : Je pense que les acteurs ont besoin de savoir qu’il y a une, comment dire, une écoute de la part de l’administration et d’avoir des personnes qui peuvent y répondre. Et je pense qu’à l’inverse, si ce n’était pas le cas, on le verrait pas du jour au lendemain, ça serait pas crier sur tous les toits, mais lorsque des décisions stratégiques au sein des éditeurs ou des organisateurs de se dire est ce qu’on va en France ? Est ce qu’on ne va pas en France, dans tel pays ? Ça joue forcément
Aurélien REITER : Ça joue vraiment au millimètre. Je pense que des fois, ils se disent on a deux pays qui sont similaires sur la fiscalité, sur les salles, etc. Mais on a un pays où il y a quelqu’un dans l’administration à qui on peut parler. Non, mais c’est le cas, c’est vraiment le cas je pense. Moi oui, je pense que c’est vraiment le cas. Des fois, il y a le petit truc qui joue au millimètre. Même, on est vraiment une expertise avec les acteurs. Des fois il y a des organisateurs, ils se disent on aimerait peut-être venir en France, mais on veut en savoir plus sur les cashprizes. Et nous, il y a quand même une administration sur les cashprizes. Souvent, je demande à mon collègue au ministère de l’Intérieur, du service central des courses et jeux où, qui lui est spécialisé là-dedans avec un expert et lui, il m’aide là-dessus. Donc.
Julien LOMBARD : Non, mais je suis convaincu.
Aurélien REITER : Moi je suis convaincu aussi que c’est hyper important de discuter avec les acteurs. C’est pour ça que normalement à la DGE, on ne fait pas non plus trop de secteurs, on ne doit pas non plus faire trop de sectoriels, mais je trouve que c’est hyper important pour faire avancer des politiques publiques parce que tout le monde doit être, tout le monde doit être proactif entre guillemets. Donc oui, pour les collectivités pardon.
Julien LOMBARD : Revenons sur les collectivités, ça peut être intéressant.
Aurélien REITER : Aujourd’hui, on voit que l’esport au niveau étatique, ça, c’est national, c’est beaucoup plus parlé. Donc il y a des collectivités, il y a des très bonnes collectivités qui sont déjà hyper engagées, je pense à Poitiers, je pense à Montpellier, la région Occitanie, la région Sud qui sont hyper engagées sur l’esport, Lyon, etc. Mais il y a des collectivités qui découvrent encore et en fait ils ne savent pas vraiment à qui parler parce qu’ils ne peuvent pas aller voir leurs associations aux départements de France ou associations. Donc ils se disent je vais aller voir peut-être quelqu’un au niveau de l’Etat. Bon après c’est du bouche à oreille souvent et souvent ils viennent nous voir et ils nous disent ben ouais, qu’est-ce que vous faites sur l’esport? Donc on leur explique et ça les rassure aussi parce qu’ils se disent il y a quand même une stratégie nationale et s’il y a quand même des gens au niveau de l’État qui travaillent là-dessus, c’est que c’est quelque chose de sérieux, parce que les collectivités, moi, j’ai fait quatre ans de collectivité, je sais, je sais comment c’est, mais l’esport, c’est quand même assez, entre guillemets, ça fait 30 ans que ça existe, mais c’est assez nouveau pour des collectivités. Mais les collectivités ne se rendent pas compte aussi de l’intérêt que ça peut avoir pour eux en termes d’accueil, d’accueil ou de politique jeunesse ou même de politique autonomie, on voit tout ce qui est Silver Geek, les EHPAD, etc. Les départements, c’est hyper important. Et en fait, nous, on leur explique, on leur explique aussi. Ça fait partie du développement économique qu’on fait. On leur explique : regardez l’esport, il y a des intérêts pour vous, il y a des intérêts politiques, mais il y a des intérêts économiques, si vous accueillez une compétition, ça vous rapporte du tourisme. Et nous, ça, nous aussi, ça a fait élever l’esport en France, ça le développe économiquement, ça développe aussi des entreprises, peut-être du territoire ou d’autres entreprises qu’il y a en France, qui sont contactées pour plein de choses comme ça.
Julien LOMBARD : Comment ça se matérialise ? C’est des notes que vous leur donnez ou c’est des c’est des réunions que vous leur accordez pour échanger.
Aurélien REITER : Avec les collectivités? Un peu les deux en vrai. On a on n’a pas vraiment de support, mais moi je leur, je leur donne souvent la stratégie, je leur donne un peu les trucs qui ne sont pas confidentiels sur sur des chiffres, sur des choses. On va regarder Malmö, quand ils ont accueilli la LEC l’année dernière. Ça, ça a rapporté 4 millions pour, pour la collectivité de Malmö. Donc c’est des choses comme ça. Mais après oui, c’est des réunions, mais ouais, un peu, un peu des deux en fait, il n’y a pas de formalisme particulier. Moi j’essaye aussi de les aiguiller. On leur dit ben peut être allez parler à tel acteur. Des fois ils sont voisins de territoire, mais ils ne savent même pas que le territoire d’à côté, il fait des choses et fait des choses super etc. Donc des fois j’essaie de les mettre en contact parce qu’au final c’est après y a toujours une concurrence de, de territoires comme il peut y en avoir dans les ministères. Des fois c’est aussi beaucoup des mises en contact et des gens, après ils organisent des choses. Donc voilà.
Julien LOMBARD : Non mais c’est vrai que sur ce côté d’évolution, d’appréciation de la part des institutionnels de manière générale, on est à mon avis dans la phase où, et d’ailleurs c’était drôle parce qu’on avait Bruno Le Maire qui était à la PGW hier, et qui, une des premières choses dont il a parlé lorsqu’il a parlé de l’esport, il a parlé de ses enfants. Et donc on est encore à mon avis dans cette, pas encore, mais on est maintenant à cette étape, où que ça soit les maires, que ça soit les personnes qui sont un peu en place au niveau politique aujourd’hui, c’est leurs enfants qui leur font découvrir ça. Et c’est et c’est comme ça qu’ils sont acculturés à cet écosystème. Et donc ensuite les choses vont évoluer de toute façon et ça sera les jeunes ensuite qui deviendront qui auront ces places là et qui seront encore plus acculturés. Donc, il y a vraiment une question de temps là-dessus. Et donc ce que vous faites, vous, c’est cet accompagnement-là, près de, auprès de tout le monde.
Aurélien REITER : Mais oui, c’est vrai qu’il y a la question du temps, parce que je pense qu’on est quand même aujourd’hui dans une génération de jeunes. Moi, j’ai 31 ans, mais on est quand même dans une génération de jeunes qui sont génération esport et jeux vidéo qui, qui n’existaient peut-être, qui existaient peut-être aussi moins avant.
Julien LOMBARD : Mais d’où le fait que le gaming est aujourd’hui quelque chose de plus, de plus concret, de plus ancré. Dans la réalité, ce n’est pas que le gaming est arrivé avant l’esport, parce qu’en fait, dès qu’il y a eu un mode compétitif dans du gaming, c’était en soit sur le principe de l’esport, mais ça s’est moins institutionnalisé que, on va dire c’est dix, dix, quinze dernières années. Mais donc voilà. Donc le gaming on va dire, est un peu plus ancien par rapport à ça. Donc c’est pour ça, plus compris, fait partie de tout, que ça soit sur la culture, que ça soit sur l’éducation, des choses comme ça et l’esport y arrive. On a un intérêt qui est fait de plus en plus fort avec avec l’esport.
Aurélien REITER : En plus, l’esport, les collectivités ne se rendent pas forcément, ils voient toujours juste des jeunes qui jouent à des jeux vidéo dans des salles. Mais l’esport, il y a vraiment un panel de politiques publiques qui peuvent utiliser l’attractivité, la jeunesse. Et comme je vous ai dit tout à l’heure, l’autonomie, l’exemple de Silver Geek, c’est le meilleur avec les EHPAD. Mais il y a vraiment un panel et c’est ce que nous, on essaye aussi de leur présenter, quand on les rencontre, on leur dit, on leur dit souvent qu’est-ce que vous voulez faire en esport ? Ils nous disent on sait pas, nous on leur dit il y a tel panel par exemple, vous pouvez faire ça, vous pouvez contacter les personnes, là, c’est très bien, ou si vous voulez faire juste de l’événementiel, il y a ça, il y a ça, il y a ça. C’est un peu on est aussi là pour les aiguiller, etc.
Julien LOMBARD : Ouais, non, mais très très clair, très clair. Est ce qu’il y a des sujets aujourd’hui qui sont donc maintenant, là, on a parlé un peu des sujets passés, des sujets assez récents d’ailleurs, il y a des sujets qui sont un peu plus moyen, long terme, des choses que vous envisagez, sur lesquels vous travaillez, vous travaillez aujourd’hui.
Aurélien REITER : C’est les visas courts, on en a parlé tout à l’heure. Après, on a une stratégie interministérielle. On en a pas parlé de cette stratégie, mais il faut quand même en parler. On a une stratégie interministérielle où il y a quand même des axes et des actions dedans qu’on travaille avec les acteurs. Mais il y a par exemple l’axe sur la clarification de la fiscalité, vu que les esportifs, ils ont un peu une, avec la question de la fiscalité qu’on a fait, qui est potentiellement faite sur les événements avec la billetterie. Mais il y a aussi encore nous, actuellement, on réfléchit en expertise à un travail sur la fiscalité des joueurs, des joueurs et des équipes parce qu’on voit que cette fiscalité n’est peut-être pas forcément claire ou adaptée, que ce soit clair pour les acteurs ou claire pour les administrations. Donc là on est en train de voir, mais la fiscalité, c’est quand même un, c’est quand même un gros, un gros sujet, je ne vous apprends rien non plus, c’est pas vraiment le sujet le plus simple juridiquement. Mais nous on est en train de voir aussi pour voir comment faire, pour peut-être, peut-être, il y a peut-être toutes les choses existent déjà, mais peut-être pour clarifier pour les. Parce que souvent en plus, les acteurs de l’esport, ils sont jeunes, donc c’est un peu compliqué. Ils sont un peu, ils sont, la fiscalité, tu parles de fiscalité à quelqu’un de 18-19 ans, il s’en fout. Donc donc donc voilà, on est en train de faire un travail, de voir, de clarification avec avec les acteurs et aussi avec l’administration fiscale chez nous, pour voir comment mieux l’expliquer, comment, pour pas qu’il y ait des contrôles des jeunes qui n’ont pas juste utiliser leur cashprize, etc.
Julien LOMBARD : C’est exactement ça. Je pense que sur ce sujet-là, c’est une problématique de clarification.
Aurélien REITER : C’est aussi un risque de clarifier. Si tu clarifie pas et qu’il y a des problèmes, il y a aussi le risque de fuite entre guillemets des cerveaux. La fiscalité n’est pas forcément ça, c’est pour tous les secteurs en France. Mais si tu as une fiscalité qui est assez, pas qui est élevée, mais qui est claire et nette, ça, ça créé aussi de l’attractivité pour ton territoire.
Julien LOMBARD : Non, c’est vrai et comme tu le dis, c’est le traitement fiscal qui est fait à la fois des cashprizes, mais à la fois éventuellement la question des contrats avec le contrat sportif qui n’est pas utilisé du tout par part les acteurs aujourd’hui, donc ils passent par des contrats de prestation de services, mais sur les contrats de prestation de services, à ce moment-là, comment on qualifie les différents revenus qui peuvent être encaissés ? Que ça soit des cashprizes, mais que ça soit aussi d’autres types de revenus qui peuvent, sur des revenus de représentation, sur des revenus d’activité, de prestation en tant que tel. Enfin voilà. Et c’est vrai aussi que c’est une problématique fiscale d’un point de vue institutionnel, mais comptable aussi pour pour les acteurs en tant que tels. Parce que comment comptablement, les choses doivent être traitées au sein de leur entreprise, mais pour les joueurs également, lorsqu’ils ont leur propre structure et qu’ils le font, comment comptablement ils rentrent ces revenus ? Et c’est là ensuite où il y a le traitement fiscal. Donc, c’est vraiment, c’est vrai, c’est vrai que c’est un sujet très lourd, très complexe. Mais, mais je suis assez d’accord avec toi sur le fait que, à mon avis, la réponse existe, c’est simplement qu’il faut arriver à la déterminer, la flécher pour qu’elle soit claire pour tout le monde.
Aurélien REITER : Je pense que déjà peut être dans le code du sport ou pour les sportifs, il y a déjà quelque chose sur la fiscalité ou peut-être il faut l’adapter à l’esport comme comme c’est bête, mais comme le passeport talent. D’une certaine manière, on a adapté le passeport talent qui était pour les sportifs, on l’a adapté aux esportifs. Peut-être dans la fiscalité, il y a peut-être les mêmes choses. Sauf que la fiscalité, c’est beaucoup plus complexe et beaucoup plus lourd à expertiser. Et là, il y a besoin de vraiment des experts chez nous pour vraiment voir les choses. Mais ça, c’est un peu un travail qu’on mène normalement dans les prochains mois. C’est un travail qui a été un petit peu identifié. On a fait des ateliers, les sports, on fait des ateliers début janvier. Nous on a fait des ateliers esport où on a rencontré tous les acteurs en leur demandant : c’est quoi, c’est quoi vos problématiques ? C’est quoi votre problème par rapport à la stratégie, la stratégie interministérielle, comment on peut l’accélérer, etc. Donc il y a eu, il y a eu des points, il y a eu des points sur la fiscalité, est ce qu’il faudrait clarifier la fiscalité. La TVA, ils en ont parlé, parlé et d’autres petits points aussi. Ils nous ont dit nous, on aurait besoin de telle chose. Après, on leur dit ça, ce n’est pas forcément possible aujourd’hui, mais ça peut être possible plus tard. Ou aussi la question des visas courts, c’est quelque chose qui est ressorti dans les ateliers, sur quoi on travaille aussi actuellement. Donc, c’est ça.
Julien LOMBARD : Est ce qu’il est envisagé une récurrence de ces de ces rendez-vous avec les acteurs ? Il y avait ce moment-là qui était un moment important et fort et plutôt réussi. Est-ce que, est ce que ça sera après plutôt de manière informelle ?
Aurélien REITER : C’est pas impossible qu’il y en ait d’autres en vrai. C’est pas c’est pas prévu. Parce qu’en fait le truc c’est qu’on ne veut pas non plus faire des réunions tout le temps avec les acteurs. Parce que tu peux créer aussi une certaine frustration de dire que, parce qu’il y a aussi le temps long, et sauf que tu ne veux pas créer de la frustration avec les acteurs. Donc vaut mieux faire des choses quand c’est pas récurrent. Mais nous, nous on rencontre des acteurs, nous on n’a aucun problème à aller voir les acteurs du esport. C’est aussi important d’aller à des événements parce que c’est là que tu discutes aussi avec les acteurs qui te remontent aussi leurs problèmes. Nous, on est toujours ouvert à discussion, les mails à aller voir, etc. Il n’y a aucun problème. Après nous on a des, on a des groupes de travail on va dire genre avec France Esports, Ubisoft, où on est, on discute, on se voit peut-être, on s’est vu il y a deux mois mais il faudrait en refaire une. Mais ça sert à rien d’en faire trop.
Julien LOMBARD : Non non je comprends.
Aurélien REITER : Mais aussi nous on va normalement, on va aussi lancer quelque chose que moi j’y tiens beaucoup.
Aurélien REITER : C’est une task force interministérielle. Donc en fait, tous les tous les ministères qui sont concernés par l’esport, on se rencontre et on se dit qu’est-ce qu’on fait dans l’esport? Et j’étais agréablement surpris qu’à l’éducation nationale, il avait un attaché esport. Donc ça c’est très cool. Et en fait, c’est aussi comme ça que tu fais avancer la stratégie nationale parce qu’on sait vraiment, par exemple, par rapport au passeport talent, on s’est rendu compte que juste les sports et nous, des fois, on était, on ne pouvait pas tout faire entre guillemets sur certains axes de la stratégie. Par exemple, l’axe de formation, ce n’est pas c’est pas notre spécialité, c’est pas notre expertise. Et on a besoin d’autres, d’autres ministères qui eux peuvent nous aider. Et aussi, on a aussi un potentiel, potentiellement, on a prévu peut-être de faire un événement avec les collectivités territoriales d’ici l’année prochaine, peut-être pas tout de suite, mais aussi leur présenter un peu la stratégie nationale, des retours d’expérience d’autres collectivités en leur disant que les collectivités présentent un petit peu “regardez l’esport, ce qu’on fait chez nous”, c’est mais c’est, c’est un peu, d’une certaine manière, des réunions avec les acteurs aussi.
Julien LOMBARD : Je comprends. Je comprends.
Julien LOMBARD : Et alors moi, je suis assez, je suis assez intéressé en effet d’en savoir plus sur cette mise en place interministérielle qui est en cours. Et comme tu disais, on parlait avec le passeport talent sur le fait que ça touchait l’intérieur et que ça touchait les affaires étrangères. Là, tu as nommé aussi l’éducation, il y a sans doute aussi la culture, etc. Juste juste avant ça, par rapport à cette relation avec les acteurs, par rapport aux IPCS que vous avez pu avoir à ce moment-là en janvier dernier, la réponse des acteurs est-elle suffisante ?
Aurélien REITER : J’ai l’impression que des fois les acteurs nous, pas qu’ils nous craignent, mais des fois ils ont un peu peur de parler à l’administration. Surtout que, moi quand j’organisais les organisait les ateliers, quand tu vois que c’est Direction Générale des entreprises, ministère des Finances, ils se disent ouais, c’est un contrôle fiscal. Mais des fois j’ai dû quand même dire non, c’est vraiment des ateliers, on est vraiment là pour pour savoir ce que vous, ce que vous avez besoin. Mais c’est vrai que.
Julien LOMBARD : Dans le mail en fait, dans le mail d’envoi, il faudrait le mettre en première ligne : “ceci n’est pas un contrôle fiscal”.
Aurélien REITER : Je me suis dit mais c’est vrai que des fois tu as l’impression qu’ils ne veulent pas trop nous parler. Et après peut être aussi comme je disais tout à l’heure, il n’y a peut-être pas forcément des fois la fibre politique, administrative, je le vois, des fois, des fois juste à titre personnel, mon frère n’arrive pas du tout à remplir des trucs avec ses impôts ou des trucs comme ça parce qu’il n’a pas les trucs de la fibre. Mais des fois, il y a des acteurs, ils se disent en fait, ils se rendent même pas compte qu’on existe d’une certaine manière. Donc on essaye aussi de montrer qu’on existe et qu’on peut les aider. Donc c’est ça, des fois, des fois aussi, par exemple sur les ateliers, moi j’ai un peu regretté qu’il n’y ait pas assez d’éditeurs qui étaient là aussi parce que les éditeurs en esport, c’est quand même, les plus importants d’une certaine manière, parce que c’est leur propriété intellectuelle, c’est leur jeu, c’est eux qui ont la décision. Et il y en avait quelques-uns qui étaient là, et je les remercie d’être là. Mais je trouvais ça un peu dommage qu’il n’y en avait pas plus. Après, on a eu, on apprend, on a des discussions très, en bilatéral avec des éditeurs.
Julien LOMBARD : Ou avec le SELL.
Aurélien REITER : Avec le SELL, souvent aussi. Le SELL aussi remonte aussi. Nous on remonte aussi.
Julien LOMBARD : La relation avec Nicolas Vignolles justement font qu’il peut y avoir plus d’informations. Mais comme les éditeurs ont des intérêts parfois divergents, c’est, et ont des besoins aussi différents. C’est dommage.
Aurélien REITER : Et concurrentiel. C’était peut-être aussi pour ça qu’il y avait moins de présence aussi parce qu’ils n’allaient pas dire nous on a besoin de ça et l’autre éditeur, il dit “ah ben lui il fait ça”, donc je peux comprendre aussi. Donc ça, mais.
Julien LOMBARD : D’où la nécessité peut être de bilatéraliser encore plus les échanges.
Aurélien REITER : En plus, je pense que des fois il y a aussi l’image du politique ou de l’administratif qui ne comprend rien en esport alors que c’est, pas pour le coup, c’est pas du tout notre cas chez nous et c’est pas du tout mon cas non plus parce que moi l’esport je m’y connais donc c’est pas. Je suis pas non plus un hurluberlu entre guillemets qui qui est là-dessus. Donc il faut vraiment pas hésiter des fois à nous remonter. Après quand c’est des problèmes, on peut pas non plus gérer des problèmes individuels entre guillemets. Nous on essaie, nous on essaie de faire vraiment développer un secteur économique en entier, on peut pas juste développer des problèmes, mais souvent quand il y a un problème qui est remonté plusieurs fois, là c’est plus un problème individuel, ça devient un problème collectif. Et c’est là que c’est aussi là où c’est pour ça qu’on a fait ces ateliers, pour qu’aussi les acteurs parlent entre eux et se disent “c’est vrai que moi j’ai aussi le même problème que toi” et ils remontent entre eux. Après, il y a aussi le problème où des fois ils sont un peu, c’est un peu fouillis parfois parce qu’il y a encore un manque de de structuration sur l’esport, je n’apprends rien. Mais il y a aussi des fois les acteurs, ils sont pas forcément toujours, ne parlent pas toujours du même, ne parle pas toujours d’une même voix, donc c’est un peu compliqué. Après moi je n’impose rien à personne s’ils veulent pas venir.
Julien LOMBARD : Non mais ce que je veux dire c’est que plus vous avez des acteurs qui vous font monter d’information, plus les analyses que vous faites sont pertinentes et sont et sont justes et précises. Et donc plus aussi, la transmission de ces analyses-là aux différents acteurs, aux cabinets ministériels ont du poids et peuvent avoir un impact.
Aurélien REITER : Oui, ça les légitimes encore plus parce que nous derrière notre analyse, elle ne suffit pas, parce qu’on n’a pas forcément tout, tous les éléments. Mais c’est vrai que des fois ça a beaucoup plus de poids parce que les acteurs nous-même nous disent bah nous ça coûte tant, c’est tel, tel ou tel problème, et que c’est chiffré etc. Parce que on peut pas, on peut pas faire une politique publique en France si derrière c’est pas c’est pas calculé. Mais en tout cas moi dans l’histoire, c’est ce qu’on essaye de faire aussi à la DGE, on a quand même un travail qui est, la DGE a quand même, bon je dis pas ça parce que c’est ma boite et, mais elle a quand même des gens très compétents, des gens très experts sur leur sujet, donc on peut pas, on peut pas non plus. Nous on a besoin aussi des acteurs pour qu’ils nous aident, mais des fois nos éléments ne suffisent pas. Même si, même si on a des compétences qui sont très bonnes.
Julien LOMBARD : Des compétences, des ressources, des sources en tant que tel. Mais je comprends, je comprends. Il faut avoir le quotidien de ces acteurs là pour faire remonter. Ok, revenons sur cette structuration. Donc la question, la question interministérielle : quelles sont les prochaines étapes et quels sont les objectifs qui sont, qui sont envisagés de en tout cas, pour vous qui êtes là depuis plus longtemps sur le sujet, qu’est-ce que vous espérez vis à vis de l’éducation, de la culture et donc avec le sport et tout ça, de faire avancer ?
Aurélien REITER : Alors nous, originellement, le ministère du numérique, c’est le ministère, un peu de l’esport. Je dis pas du jeu vidéo, mais en tout cas de l’esport.
Julien LOMBARD : Tout à fait.
Aurélien REITER : La première personne qui a tamponné quelque chose dans la loi sur l’esport, c’est Axelle Lemaire.
Julien LOMBARD : C’est ça. 2016, loi sur la République numérique, c’était ça.
Aurélien REITER : Cédric O et aujourd’hui Jean-Noël Barrot, c’est, en vrai, le ministère originel. Et en fait, on a une stratégie interministérielle et dans cette stratégie, il y a différents axes : des axes attractivité, des axes de formation, etc. Et en fait, le but déjà de cette première task force, c’est de présenter cette stratégie parce qu’on imagine qu’il y a peut-être des gens dans les autres ministères qui ne la connaissent pas. Ils font peut-être de l’esport sans forcément connaître la stratégie. Et des fois, il y a peut-être des choses qui font, et on va leur présenter la stratégie, ils font “ouais mais moi, ce que je fais chez moi, je peux peut-être le rattacher à la stratégie”. Je donne par exemple l’exemple de l’éducation. On a l’axe II de la stratégie, c’est tout ce qui est formation des joueurs professionnels de haut niveau. Et aujourd’hui, il n’y a pas grand-chose qui a été lancé. Il y a des choses que France Esport a lancé avec l’éducateur, etc. Ça fait un petit peu partie. Il y a eu le diagnostic lié à l’esport il y a quelques mois. Il y a le projet Armateam aussi qui a été financé en France 2030, qui fait qu’on peut rattacher un petit peu à cette stratégie. Mais en fait, on a envie de voir aussi ce que les autres ministères peuvent faire et ils ont peut-être aussi des financements que nous, on n’a pas forcément chez nous, mais voir aussi ce qu’ils peuvent faire. C’est un peu ça.
Julien LOMBARD : Ministère de l’Armée aussi a l’air d’avoir une.
Aurélien REITER : Ministère de l’Armée ont des trucs aussi. Ils ont fait des choses, mais pour le moment on ne les a pas trop rattachés parce qu’on voulait vraiment peut être se focaliser un petit peu sur les trucs de la stratégie. Mais c’est vrai que même le ministère de l’Agriculture fait des choses et on s’est dit que des fois, peut-être, il y a peut-être quelque chose aussi à rattacher avec eux. On a fait pour le moment les plus, les ministères qui sont peut-être les plus concernés et qu’on a besoin un peu plus de voir tout de suite. Mais c’est vrai que le ministère des Armées fait aussi un petit peu.
Julien LOMBARD : Mais c’est vrai que d’extérieur c’est ce qu’on se dit, c’est qu’on se dit ah mais là on va voir, il y avait je sais plus ce que c’était, c’était une compétition. Si c’était un événement spécifique du ministère de l’Agriculture avec avec…
Aurélien REITER : Le Farming Simulator ?
Julien LOMBARD : Ouais, c’est ça.
Aurélien REITER : C’était un peu, un peu, un peu pour. En fait, je crois que c’est un événement un petit peu esport. On peut considérer comme un événement esport d’une certaine manière, mais c’était aussi pour mettre en avant, je crois, les métiers de l’agriculture. Et je trouve que c’est communicationnel parce que l’esport, pendant des fois c’est très communicationnel, mais aujourd’hui ça devient une vraie politique publique parce qu’il y a quand même quand même des intérêts derrière aussi. Je sais que nous, on est très attentifs à ça. Notre ministère, notre ministre est très attentif à ça. C’est tout ce qui est harcèlement, harcèlement en ligne, etc. C’est, et l’esport, peut être le bon véhicule entre guillemets pour.
Julien LOMBARD : Mais c’est là et c’est là où justement on voit cette histoire avec l’éducation qui peut être un ministère très très important par rapport à ça.
Aurélien REITER : Et ils ont l’air très attentifs et très proactifs et très intéressés de travailler avec nous. Mais pour le moment, on n’a pas lancé la première réunion. Il fallait identifier toutes les personnes. Mais même ça, ça prend un temps long. Nous, on envoie un message au cabinet, les cabinets, on sait que dans mon ministère, il y a ci ou ça qui fait ça. Les ministères, ils nous ont dit non, tout simplement. Mais voilà.
Julien LOMBARD : Mais ça avance quoi.
Aurélien REITER : Mais ça avance. Et surtout cette année, en début d’année, je n’y aurais pas cru, mais on là on voit cette année que les choses avancent, il y a une bonne dynamique, il y a aussi une bonne dynamique, on va dire politique et ministérielle et présidentielle aussi. Et ça c’est cool, ça fait ça fait du bien, même si des fois je trouve qu’on n’est pas forcément considérés à notre juste valeur sur le travail qu’on fait parce qu’on a un travail de petites mains. Mais après on est le service public. L’intérêt général prime avant tout, mais des fois juste, des fois merci ou des trucs comme ça, ça fait plaisir. Mais des fois c’est vrai qu’on n’est pas et en plus on est souvent en première ligne avec les acteurs. Donc quand il y a quelque chose qui se passe mal, c’est nous, c’est nous qu’on, les agents publics qu’on vient voir et c’est souvent nous qui sont les événements, etc.
Julien LOMBARD : Non mais écoute, c’est un bon canal pour justement aussi faire passer le message sur le fait que il y a eu, il y a des réussites, il y a eu des réussites et il y aura encore des réussites qui sont à venir. Et on ne peut pas nier au contraire, on doit valoriser le travail de la DGE et des autres ministères qui travaillent au quotidien dessus. C’est vraiment l’idée. Et merci encore d’être venu sur ce podcast. L’idée c’était vraiment de montrer que des choses étaient faites et des choses se faisaient tous les jours et que parfois on voit sur Twitter ou sur d’autres canaux de communication, de réseaux sociaux où il y a une sorte d’impression générale que rien n’avance alors que les choses avancent. Mais c’est pas si simple, ça prend du temps et c’est comme tu dis, l’évangélisation, c’est l’acculturation, c’est enfin voilà, c’est mais, mais on ne peut pas nier que ça soit à partir de 2016, alors qu’en France c’était l’un des premiers pays à avoir une véritable structuration juridique de une loi véritablement sur l’esport. Ensuite, ces deux dernières années où il y a quand même des avancées importantes et fortes là-dessus. D’ailleurs, on voit en Allemagne, en Italie, des tentatives d’essayer de se rapprocher un petit peu du système français. Donc. Donc on voit bien que la France est leadeuse sur sur cette problématique-là.
Aurélien REITER : Nous, en tout cas, on essaie de faire en sorte de l’être tous les jours, d’être mobilisé tous les jours, d’être, d’écouter les acteurs, etc. Mais après c’est une stratégie aussi politique, présidentielle aussi d’être leader et aussi de donner l’exemple à d’autres pays. Mais c’est notre objectif aussi. Nous c’est vraiment d’aider, d’aider le secteur mais aussi d’aider les entreprises françaises là-dessus, dans un, on est quand même, dans un monde qui est quand même très concurrentiel, surtout en esport
Julien LOMBARD : Bien sûr. Et qui est globalisé pour le coup.
Aurélien REITER : Et globalisé aussi. Donc voilà.
Julien LOMBARD : Ouais, très bien. Bah écoute, merci beaucoup. Dernière question que j’aime bien poser à mes invités c’est qu’elle est ta ? Quelle est ta vision de l’esport ? Qu’est-ce que tu espères de l’esport d’un point de vue justement juridique et institutionnel dans les années à venir ? Alors comme tu es au cœur du réacteur, ta réponse va être va être importante.
Aurélien REITER : Bah en vrai, là je vois quand même qu’il y a une belle dynamique là, avec Bruno Le Maire qui vient quand même à Paris Games Week. Je crois que même c’est la première fois que le ministère de l’Economie vient à la Paris Games Week et qu’il parle d’esport. Donc là, je vois quand même qu’il y a une bonne dynamique. Je pense que c’est de bon augure pour l’avenir. Après, moi, j’ai un peu l’espoir aussi qu’il y a une structuration aussi, même que ce soit une structuration des acteurs, mais même au niveau des joueurs entre guillemets, pour les protéger, je… Parce qu’aujourd’hui il n’y a pas de syndicat de joueurs et je trouve que c’est peut-être aussi important pour eux parce qu’ils ne se rendent pas compte qu’il y a quand même un intérêt pour leur propre personne de tout ce qui est retraite ou fiscalité, ou des choses comme ça, de se protéger.
Julien LOMBARD : On avait un article qu’on avait sorti justement sur les groupements, les groupements d’acteurs. Quels pouvaient être les formes juridiques pour ces groupements-là ?
Aurélien REITER : Je l’ai lu. Mais je trouve que c’est aussi important pour eux parce que c’est souvent des jeunes, etc. Après moi c’est un truc aussi, j’y tiens parce que c’est peut-être aussi mon premier souvenir d’esport, un de mes premiers souvenirs d’esport. Mais je trouve que là aussi, la féminisation du secteur, j’espère que ça va accélérer, ça va bien se développer parce qu’il n’y a pas de raison que la féminisation, que les femmes dans l’esport soient un peu à part.
Julien LOMBARD : Et surtout que de ce qu’on a vu sur le baromètre de France Esports d’il y a quelques jours, c’est qu’on est à 50/50 grosso modo, même, même peut être plus de femmes sont sont joueuses d’esport en tant que tel. Mais c’est la professionnalisation qui passe pas. C’est à dire que c’est là où on tombe à 8 ou 10 % seulement de joueuses professionnelles.
Aurélien REITER : Et ça, je trouve ça aussi important aussi pour le secteur. Et après moi, là, la dynamique, elle a l’air bonne, J’espère pas que ça va redescendre, mais ça a l’air d’être quand même de bon augure pour les prochaines années, donc j’étais inquiet plus en début d’année, mais aujourd’hui je suis un peu plus positif donc j’espère que la dynamique va continuer vraiment pour l’esport et même pour les acteurs parce qu’on a vraiment de très beaux acteurs en France. On a vraiment un très beau pays sur l’esport, vraiment en plus sur tous les types de jeux et on a vraiment un peu des champions, pas forcément des licornes, mais des gens qui sont très bons et qui qui méritent un peu de qu’on soit les meilleurs. Dans certains trucs, on est peut-être aussi les meilleurs déjà, mais c’est un peu chauvin.
Julien LOMBARD : C’est le bon mot. Merci beaucoup, Merci à toi pour pour ce temps. Et puis et bien j’espère que les auditeurs ont eu autant de plaisir à t’écouter que moi d’avoir passé cet entretien avec toi.
Aurélien REITER : Je reste disponible pour vous et pour les acteurs aussi, donc n’hésitez pas si besoin de clarifications ou d’aide ou des choses comme ça. Nous, on est disponible et c’est un plaisir. Merci beaucoup !
Julien LOMBARD : Merci Aurélien, à bientôt.
Aurélien REITER : A bientôt.